« Tout un monde dans un son », intonation, d’Antonia Soulez avec les illustrations de Jean-Marc Chouvel chez Delatour-France

Collection dirigée par Jean-Marc Chouvel.

La collection Quatuor a pour objectif de publier des textes qui ont un lien avec le monde de la musique. Mais il s’agit d’abord d’une collection littéraire, qui permettra de faire connaître des œuvres écrites par des compositeurs, des œuvres qui ont inspiré des compositeurs, ou des textes qui parlent de la musique, mais d’une manière qui n’a rien à voir avec la musicologie.

La collection s’inscrit dans une recherche libre sur la forme. Elle peut accueillir aussi bien des poèmes que des essais, des récits que des pièces de théâtre. Elle peut publier des textes très courts, parfois avec des illustrations, mais à chaque fois, ce sont des textes qui campent un univers singulier, qui proposent un regard décalé sur le rapport que nous avons avec le monde et avec la musique.

La collection s’attachera particulièrement à faire écho à une vision critique de l’univers contemporain. Le mot Quatuor évoque à la fois la perfection de l’ordre classique, la cohésion harmonique mais aussi l’ensemble des tensions humaines qui innervent la sensibilité explosive de cette formation.

http://www.editions-delatour.com/fr/poesie/4578-tout-un-monde-dans-un-son-9782752104083.html

Poursuivre la phrase dans « l’élan de l’acte de profération »

Conférence au séminaire « Mondes » organisé par Lia Kurts à l’université Bordeaux-Montaigne, le 30 mars 2021.

Après avoir embrayé la question de la petite phrase musicale ou motif comme, dit-on , le lieu où  se tient le monde (Wittgenstein, Fiche § 173), je m’efforce de cerner son émergence dans le poème, à l’écart de la thématique de sa « naissance » (J-Ch. Bailly (Nous, 2020). J’ai souvent pensé ne pas pouvoir « parler de poésie », convaincue que le partage des disciplines m’imposait de respecter juste le bon voisinage entre philosophie et poésie. J’évite alors dans ce respect de poétiser la philosophie, et je m’y suis même attaquée (cf. Comment écrivent les philosophes ? Kime 2003). Gardant une culpabilité de philosophe  avec un tempérament littéraire, j’ose cette fois me prononcer sur un aspect de ma pratique restée longtemps à part,  sans abandonner l’idée qu’une frontière invisible recommande de ne pas mêler le genres. Ma conférence est la suite de celle que Katerina Paplomata, Céline Barral et Marina Seretti m’ont invitée à faire à Bordeaux il y a deux ans sur « Tout un monde dans un son », intonations (in Actes à paraître chez Delatour-France) . Ici je discute la légitimité de l’entité « monde » quand s’élève  le tapis volant de la pensée dans le milieu bruyant de la vie des formes.  Partie d’un petit motif  obscur sinon même d’une syllabe incompréhensible, la phrase  poétique et  aussi bien musicale,se tient comme un résonateur d’aspects de la culture, et nullement d’un «  monde » en vis à vis. Lieu vibrant de la contingence (M. Merleau-Ponty),  le poème suppose pour «  percer » que s’efface  le monde dans son objectivité de contenu face à un sujet qui chercherait à le «  comprendre »  en faisant de la petite phrase un miroir de la structure du monde.  Ce bloc d’incompréhension fiché dans le poème (H.  Meschonnic à partir de W. von Humboldt), fait de la phrase l’évènement porteur des résonances de nos vies, plutôt que l’advenue au monde d’un appel (l’Etre) venu d’un monde « privé de monde » (c’est à dire au départ silencieux). Je ne reviens pas sur la nécessaire distinction entre philosophie et poésie. Ce n’est pas que la philosophie et la poésie ne « doivent pas » se rencontrer* car il n’y a là aucune « interdit ». Je tente plutôt de cerner à quel niveau ou registre  ce recoupement peut nuire à l’une ou à l’autre.  Disons, en m’inspirant d’une remarque de Gérard Genette sur les exercices étymologiques de Socrate dans le Cratyle, que  je vise à ressaisir, sous la croûte des concepts,  en quoi la poésie profère par assonances  le « vrai » (étymon),  au verso de la prose philosophique en quête de « vérité » (aletheia). Rien n’empêche de distinguer en concepts ce qui en réalité est inséparablement soudé.

Antonia Soulez (24 mars 2021)

La phrase naît-elle ? et de quel « monde » ?

« J’aimerais intervenir autour du livre de Jean-Christophe Bailly Naissance de la phrase, Nous 2020, et discuter du mot « naissance ». Dans mon approche je poursuis le thème « tout un monde dans un son: intonation » (Bordeaux 2019, org. Paplomata, Seretti, Baral) en relation avec « l’élan de la profération » (J-Ch. Bailly) dans l’acte poétique. Ici je discute de la légitimité de l’entité « monde » quand s’élève le tapis volant de la pensée dans le milieu de la vie des formes. »

Participation à un séminaire suivi le 30 mars dernier sur Monde(s), organisé par Lia Kurts de l’Université de Bordeaux, suite de la conférence à Bordeaux « Tout un monde dans un son » 2019 in De la musique à la poésie, org. K. Paplomata, M. Seretti, C. Baral, car c’est la suite, Actes à paraître dans notre collection philosophie musique, Delatour-France, imminent.

D’une ontologie sans « participation », Wittgenstein un esprit d’ingénieur en philosophie : à l’idée d’une philosophie comme praxis applicative

J’interviendrai prochainement dans le congrès de l’ASPLF sur l’ontologie :

« D’une ontologie sans « participation », Wittgenstein un esprit d’ingénieur en philosophie : à l’idée d’une philosophie comme praxis applicative »,
org. Société française de philosophie, 27 avril-26 juin 2021. Paris

Poèmes lus

Vidéo des lectures de poèmes en français par Antonia Soulez  dits par elle-même le 21 février 2021, à la maison :
« Figuier au mûrier », « Sydney opera House », « Blue up, ainsi que « Nous serons comblés ».
Cameraman Richard Atlas

Et voici les 3 poèmes traduits et lus en anglais par Caroline Kraabel :